Ouest France : Article sur la fête de la pomme de Quévert avec la conférence de Benoit Maubé sur l'adapatation de la filière cidre aux effets du changement climatique ; Jean Maubé défend la pomme "Tourellière" et la prune "Secretaou"

Publié le par bassia

À la fête de la pomme de Quévert, les pommiers face au réchauffement climatique

Face au réchauffement climatique, les producteurs de pommes s’adaptent. Dimanche 7 novembre, à la fête de la pomme de Quévert, l’ingénieur agronome Benoît Maubé évoquera les difficultés auxquelles font face ces arbres fruitiers, nombreux dans les Côtes-d’Armor.

Les productions de pommes doivent s’adapter pour faire face au changement climatique.
Les productions de pommes doivent s’adapter pour faire face au changement climatique. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

À l’occasion de la 36e édition de la fête de la pomme à Quévert, l’ingénieur agronome Benoît Maubé animera vendredi 7 novembre à 15 h une conférence sur l’adaptation des producteurs de pommes au changement climatique.

Avec l’association Coeur émeraude, l’ingénieur agronome Benoît Maubé étudie l’influence climatique sur le pommier depuis 2018. | EXTÉRIEUR

Pourquoi la culture de pomme est-elle menacée par le réchauffement climatique ?

Avec le réchauffement climatique, les températures augmentent et les périodes de sécheresse vont se multiplier. Cela pose problème pour deux raisons : d’abord, il y aura moins de périodes de pluie en été et davantage le reste de l’année. Les cultures vont donc manquer d’eau. Ensuite, la végétation sera plus précoce. Les pommiers vont fleurir plus tôt dans l’année et donc davantage en période de gel car malgré le réchauffement, il y aura toujours des périodes de gel, de plus en plus tôt. Le risque de dégâts va donc augmenter pour les cultures.

Dans quel projet s’est inscrit votre travail de recherche ?

Ce projet s’inscrit dans le cadre de mon stage avec Cœur émeraude. L’association souhaite travailler sur les paysages alimentaires du territoire afin de les préserver pour faire en sorte qu’ils soient le plus durable possible. Cela consiste à analyser la diversité de ce qui peut exister en termes d’agriculture et de pratiques alimentaires. Pour comprendre l’impact du réchauffement climatique sur les pommiers, nous avons utilisé les données relevées par les Mordus de la pomme depuis une trentaine d’années. Nous avons choisi d’étudier les pommiers car il y a un vivier important de producteurs dans la région.

Combien de producteurs avez-vous rencontrés ?

 

Je suis parti à la rencontre d’une trentaine de producteurs, de cidre, de jus de pommes et de pommes à couteaux. Certains installés sur le territoire du futur Parc Naturel Régional et d’autres aux alentours pour élargir mon échantillon de recherche. Mon objectif était d’observer les spécificités de leurs exploitations mais également leurs contraintes. Cela m’a permis de discuter avec eux sur ce qu’ils mettent en place ou ce qu’ils souhaitent mettre en place pour adapter leurs cultures.

Quelles stratégies les producteurs mettent en place pour s’adapter ?

 

Il y a d’abord ceux qui n’ont pas de problème au niveau climatique pour l’instant et qui ne prévoit donc aucune adaptation. À l’inverse, il y a ceux qui observent plus de dégâts. Ils peuvent choisir de lutter activement lors de la conception de leurs vergers en installant des haies pour protéger leur production ou bien utiliser des équipements d’irrigation ou d’anti gel. D’un autre côté, il y a les producteurs qui font avec le risque en tolérant une quantité de perte modérée et donc un rendement plus bas. Enfin, il y a ceux qui choisissent la stratégie de la diversification. C’est-à-dire de développer une production agricole qui n’est pas en lien avec la pomme avec par exemple une activité d’élevage sous les pommiers.

Quelles perspectives d’avenir pour ses différentes stratégies ?

Faire avec le risque ne semble pas économiquement viable. La diversification d’une production paraît plus durable. S’il y a un élevage sous les pommiers, cela peut apporter de l’engrais et une tonte intéressante. Mais dans ce cas, il y aura des contraintes d’entretien du verger et c’est un travail supplémentaire qui demande du temps.

Dimanche 7 novembre à 15 h. Salle omnisports de Quévert. Passe sanitaire obligatoire. Entrée : 5 €, gratuit pour les moins de 16 ans

 
Publié le 15/03/1999 | N. R.
La pomme a de l'avenir
Saint-Gaudens : Arboriculture

En Comminges, les vergers ont tenu une place importante. La production approvisionnait autrefois les marchés toulousains voire parisiens ou marseillais. Une vaste opération de replantation de vergers a été initiée par la chambre d'agriculture. Tous les particuliers situés sur le piémont peuvent s'y associer.

La pomme Tourellière a été sauvée «in extremis». Il ne restait qu'un seul arbre de cette très vieille variété locale savoureuse. Elle était pourtant parfaitement adaptée au climat, au sol et se conservait très bien. Supplantées par les obtentions industrielles, les vieilles variétés locales étaient en voie d'extinction.

«Pourtant combien de pommes, de pêches, de prunes peuvent constituer un verger ? La dictature de la golden (55 % du marché) a fait disparaître ces fruits. La secretaou, par exemple est une prune qui donne de succulentes confitures, et peut se sécher comme sa cousine d'Agen. Autrefois, on en produisait ici de grosses quantités.» Jean Maubé sait de quoi il parle, il possède pas moins d'une centaine de variétés différentes dans son verger familial, en comptant les vignes.

«On a privilégié la couleur, l'aptitude à la chambre froide, et la capacité à supporter le transport» regrette Jean Maubé.

«Au détriment de la palette de saveur qu'offraient les fruits locaux.»
Programme de plantation

Depuis 1996 a débuté une opération de plantations de jeunes arbres d'anciennes variétés fruitières. Les premiers résultats sont intéressants.

Claude Méda, conseiller à la chambre d'agriculture à Saint Gaudens suit le dossier : «Une trentaine de personnes a déjà bénéficié de cette opération et 466-arbres ont été planté sur les cantons de Salies et d'Aspet.

Une deuxième vague de plantations portera le total à mille arbres : des Blanches d'Espagne, des Coutras, de la Blanche de Sengouagnet ou reinette d'Angleterre pour les pommes et autre secretaou...» Les particuliers (lire en encadré) souhaitant se joindre à ce programme doivent appartenir aux cantons de Montréjeau, Saint-Gaudens, Salies, Aspet, Barbazan, Luchon, Saint-Béat.

La chambre d'agriculture assure le montage des dossiers.
Rénovation

De même un programme de rénovation des vieux arbres est menée par la fédération Renova.

Une équipe de techniciens intervient sur les arbres, et permet ainsi la remise à fruit d'arbres longtemps négligés. Actuellement ces rénovateurs sont débordés de travail !

 

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